Les additifs carburants sont-ils mauvais pour notre santé ?
Tous les additifs carburants chimiques, c’est-à-dire la quasi-totalité des additifs carburants présents sur le marché, proviennent de l’industrie chimique lourde. Depuis quelques années, tous doivent subir la réglementation européenne REACH pour être autorisés sur le marché. Sur les conditionnements et fiches techniques des additifs, figurent ensuite les pictogrammes de dangerosité.
Lorsqu’un fabricant ou un distributeur d’additif carburants vous livre, il doit impérativement vous fournir la FDS Fiche de Données de Sécurité du produit, parfaitement renseignée et complète en seize points. Trop de FDS d’additifs carburants sont encore incomplètes. Ces fiches de données de sécurité doivent être transmises au services compétents de l’entreprise et à la Médecine du Travail dont dépend cette entreprise.
Dès qu’il se produit un accident dans l’entreprise à cause d’un produit chimique, il faut en priorité localiser ce produit et sans délai rechercher sa FDS qui doit être bien classée et disponible très facilement. L’absence sur ce document d’une seule information peut entrainer des dommages sanitaires dans de telles situations d’urgence.
En définitive, selon nous, il faut plutôt donner la priorité à un additif d’origine organique ou issu de la biotechnologie (enzymes, molécules organiques) qu’à un additif carburant dont les composants proviennent de l’industrie chimique, comme des métaux lourds, des cendres et du soufre, des acides, voire des pesticides etc. Certains automobilistes par exemple achètent des additifs on ne peut plus chimiques… entre autres, pour moins émettre de polluants avec leur véhicule ! Une certaine logique, dans cette démarche environnementale, voudrait privilégier dans un tel cas l’adjonction d’un additif carburant plus respectueux de notre santé et de notre environnement. Il existe encore (de moins en moins heureusement) des additifs carburants présentant de vrais risques sanitaires dans leur manipulation d’une part, et surtout dans leurs conséquences en termes de rejets.
Illustration : depuis Janvier 2000, l’additif TEL TEtraethyl Lead (plomb) n’est plus incorporé en Europe par les pétroliers, pour des raisons sanitaires. Le plomb libéré aux échappements était inhalé à la respiration et pouvait causer de sévères dommages. Mais tous les pays ne sont pas égaux d’un point de vue sanitaire, et il en existe encore de trop nombreux à accepter, à tolérer une teneur en plomb de certains carburants. En 2010, le quotidien anglais The Guardian a révélé une triste affaire de pot de vin accordé par un des leaders mondiaux de la conception, fabrication et distribution d’additifs chimiques. Dix sept millions de livres sterling ont été “accordés” à certains membres du gouvernement indonésien entre 1999 et 2006 pour continuer à accepter l’incorporation de cet additif chimique nocif dans les carburants indonésiens.