Mon additif carburant fonctionne comment ? “Normes constructeurs” : qui les respectent ?
Cela dépend évidemment du (ou des) but(s) recherché(s) par le fabricant de l’additif carburant, ou du moins que ce fabricant met en avant.
Un carburant est conçu au raffinage pour être, normalement, le plus efficace pour le bon fonctionnement du type de moteur auquel il est destiné. Nous prendrons pour exemple le gazole routier pour nos moteurs diesel.
Dans notre rubrique “Quels sont les additifs carburants les plus courants” nous listons une bonne vingtaine d’additifs différents, pour tous nos carburants les plus courants (hors par exemple les carburants de compétition). Vous y trouverez pour chacun d’entre eux quelques mots d’explication. Ils ont tous été, préalablement à leur incorporation, analysés, testés et ils respectent donc tous les normes réglementaires européennes des carburants (EN590 pour le gazole routier). Mais ce n’est pas tant ces additifs “officiels” que nous souhaitons évoquer ici. Nous souhaitons plutôt parler des additifs “non officiels”, c’est-à-dire des additifs que chacun d’entre nous peut incorporer lui-même dans son réservoir de véhicule, dans sa cuve à fioul domestique ou sa citerne de gasoil, que nous soyons professionnel ou particulier.
Le respect des normes… indispensable pour la garantie moteur !
A quelques rares exceptions près, ces additifs commercialisés post-livraison carburant par divers fabricants et distributeurs (voir rubrique : “Où peut-on acheter un additif carburant ?“) n’ont jamais subit les mêmes tests et analyses, et vous les utilisez à vos risques et périls. C’est à cause de ces additifs-là que tous les constructeurs de moteurs, quels qu’ils soient et partout dans le monde, y sont globalement opposés.
Pour apporter une efficacité donnée (par exemple améliorer la combustion, et/ou lutter contre la bactérie), un additif (qui est une substance unique ou le plus souvent un package de plusieurs additifs) doit être en capacité de modifier les caractéristiques dudit carburant. Mais sans sortir un seul paramètre de la norme réglementaire européenne en vigueur du carburant retenu.
Exemple : la norme réglementaire européenne du gasoil est la norme EN590 qui se base sur vingt trois paramètres précis, avec pour chacun d’entre eux, des limites à respecter (pour rester dans la norme). Dès lors qu’un seul paramètre sortirait de ces limites, le gazole ne serait plus à la norme et donc la garantie Constructeur deviendrait caduque. Ce gasoil non respectueux de la réglementation deviendrait de fait illégal à la vente. Cela ne veut pas dire que ce gazole est moins performant, mais plus aucune garantie ni sécurité d’usage s’y attache. Vous l’utilisez à vos risques et périls !
C’est là la problématique majeure de la quasi-totalité des additifs chimiques post-livraison : être efficace sans toucher à un seul paramètre et sans sortir de la norme réglementaire. Aucun additif chimique ne semble y parvenir !
Quels additifs respectent les normes constructeurs ?
Quasiment seuls les bio-additifs grâce à leur composition parfaitement organique parviennent à modifier les carburants dans le total respect des normes carburants en vigueur.
Et pour savoir si un additif post-livraison carburant est réellement réglementairement admissible, il est primordial de pouvoir disposer d’une analyse de cet additif réalisée par un laboratoire indépendant et reconnu des Constructeurs, comme par exemple le DNV Det Norske Veritas. C’est cette analyse complète qui dira si l’additif étudié est exempt de composants chimiques pouvant sortir le carburant de sa norme, une fois additivé. Une autre sécurité complémentaire est l’analyse, cette fois, du carburant additivé (pas seulement de l’additif) par un laboratoire spécialisé indépendant (non affilié à un major pétrolier par exemple) selon la norme, en étudiant chacun des paramètres.
La plupart des additifs pour carburants pétroliers ont un champ d’efficacité limité : tel additif sera efficace pour lutter contre la contamination du gasoil, tel autre améliorera la combustion sur les moteurs diesel et il en faudra un autre encore pour les moteurs essence. Les meilleurs seront capables d’agir sur deux ou trois problématiques tout au plus. Seule une additivation organique autorise un spectre très large d’efficacités. De plus en plus, preuve en est, des additifs hautement chimiques sans aucune certification mettent en avant leur “composition naturelle” sans en avoir le moindre commencement de preuve.
Il semble aujourd’hui impossible, par voie de chimie lourde, et en post-livraison carburant, d’inventer un package d’additifs unique, à spectre très large et en respectant les normes réglementaires en vigueur des carburants. C’est évidemment aussi une question de coût : ce package d’additifs idéal en version chimique serait plus onéreux. Des carburants de type premium commercialisés en stations-services par quelques pétroliers sont proposés généralement pour cinq à dix centimes additionnels du litre, ce qui est considéré comme peu intéressant par les consommateurs. Qu’en serait-il si le package d’additifs était encore plus complet ?